mercredi 27 mars 2013

Le Monde fantastique d'Oz (Oz : The Great and Powerful)





Réalisation : Sam Raimi
Scénario : Mitchell Kapner, David Lindsay-Abaire
Durée : 2h07
Distribution : James Franco, Mila Kunis, Rachel Weisz, Michelle Williams...
Genre : Fantastic Mr Raimi

Synopsis : Lorsque Oscar Diggs, un petit magicien de cirque sans envergure à la moralité douteuse, est emporté à bord de sa montgolfière depuis le Kansas poussiéreux jusqu'à l'extravagant Pays d'Oz, il y voit la chance de sa vie. Tout semble tellement possible dans cet endroit stupéfiant composé de paysages luxuriants, de peuples étonnants et de créatures singulières ! Même la fortune et la gloire ! Celles-ci semblent d'autant plus simples à acquérir qu'il peut facilement se faire passer pour le grand magicien dont tout le monde espère la venue. Seules trois sorcières, Théodora, Evanora et Glinda semblent réellement douter de ses compétences... Grâce à ses talents d'illusionniste, à son ingéniosité et à une touche de sorcellerie, Oscar va vite se retrouver impliqué malgré lui dans les problèmes qu'affrontent Oz et ses habitants. Qui sait désormais si un destin hors du commun ne l'attend pas au bout de la route ?


Après l'essai raté de Tim Burton avec Alice au pays des merveilles, c'est au tour du prestigieux Sam Raimi de se prêter à l'exercice Disney avec Le monde fantastique d'Oz. Bonne nouvelle, le cinéaste réussit à tous les échelons, là même où Tim Burton avait échoué.

Comme souvent, le scénario Disney est victime d'un formatage composé uniquement de convenu et d'attendu. Malgré un casting brillant (James Franco en tête), l'écriture laisse quelque peu à désirer. Les personnages, la trame narrative ou encore les répliques sont souvent lisses et téléphonés. Cependant, on va rarement voir un Disney pour savourer l'originalité du film, mais plutôt pour apprécier une histoire classique adaptée à la sauce du réalisateur.

Bingo ! Disney a eu la judicieuse idée d'avoir offert la mise en scène au réalisateur de Spiderman, qui est, selon moi, un blockbuster de grande classe. Le monde fantastique d'Oz est un film a double face : une avec un scénario, un premier degré qui reprend de manière très grand public et classique l'histoire du magicien d'Oz, l'autre avec une mise en scène très intelligente qui alterne les clins d'œil cinématographiques de manière jouissive et le spectaculaire inventif. Le fameux second degré de cette deuxième face est enchanteur. On sent que Raimi s'amuse avec la technique comme un gamin à Disneyland. Nous aussi.

Le scénario, malgré une trame trop classique, est cependant assez bien ficelé pour servir la stratégie finale d'Oz. Une fois encore, le cinéma et l'illusion sont à l'honneur. A moins que cela ne soit à la mode, c'est en effet le deuxième film actuel pour enfants qui vise également intelligemment les adultes (cinéphiles) après Martin Scorsese avec Hugo Cabret. Ce savoureux détail est la seule bonne surprise du scénario.

Pour le reste, c'est Sam Raimi et sa sauce particulière qui nous régalent. En effet, le réalisateur d'Evil Dead se fait plaisir dès qu'il le peut, et comme souvent c'est communicatif. Bien entendu Sam Raimi n'est pas James Cameron : ce n'est pas dans les longues séquences d'émotions niaises qu'il prend son plaisir mais dans toutes les séquences spectaculaires et les petits détails qui gravitent autour de la trame principale. Tout cela est réalisé avec virtuosité, beaucoup de dérision et d'inventivité. Effectivement, un générique mémorable du genre de celui de Spiderman mais en rétro, une introduction en noir et blanc craquante ainsi qu'une 3D jubilatoire menée d'un savoir faire jamais redondant, nous font passer dès le début au dessus de la niaiserie Disney. C'est plutôt une bonne nouvelle.

Le cinéaste collabore à nouveau avec James Franco et Danny Elfman. La musique est à l'image de la mise en scène : en double teinte.
Sam Raimi réussit donc à donner du relief à une histoire quelque peu plate à la base grâce à son alliage de noirceur, de terreur, et de spectaculaire dont il est un des maîtres contemporains les plus assidus et atypiques.

Comme Alfonso Cuaron qui donnait à l'époque une touche plus noire et personnelle au troisième opus d'Harry Potter, on peut dire que Raimi fait de même avec ce film qui, sur le papier, aurait pu être aussi indigeste qu'Alice aux pays des merveilles. Alors que Burton ne laissait que peu ou pas de place au second degrés, Raimi lui a tout misé dessus. C'était la bonne solution.

Note : 6 /10

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