mercredi 4 juin 2014

Dallas Buyers Club



Réalisation : Jean-Marc Vallée
Scénario : Craig Borten et Melisa Wallack
Durée : 1 h 55
Distribution : Matthew McConaughey, Jared Leto, Jennifer Garner, Griffin Dunne
Genre : Interprétation à oscar.

Synopsis :

En 1986 au Texas dans la ville de Dallas, Ron Woodroof, un vrai cow-boy de 35 ans vit dans le sexe, la drogue et le rodéo. Il est diagnostiqué séropositif et lui reste trente jours à vivre. Révolté par l'impuissance du corps médical, il fait recours à des traitements alternatifs non officiel. Au fil du temps, il rassemble d'autres malades en quête de guérison et forme le Dallas Buyers Club. Seulement son succès gêne et Ron va devoir se battre face aux laboratoires et aux autorités fédérales. Le film raconte ce combat de Ron pour une nouvelle cause, ainsi que pour sa survie.

Dallas Buyers Club traite une partie de l'Histoire sur les premières tentatives de traitements contre le VIH à l'époque où la maladie était encore un sujet très tabou, peu médiatisée et encore catégorisée uniquement aux homosexuels pour la plupart du monde. Le thème est tellement saisissant qu'il apporte un immense intérêt à ce premier film hollywoodien de Jean-Marc Vallée. Le cinéaste, reconnu auparavant avec C.R.A.Z.Y, prend le sujet à cœur avec un sens très professionnel et minutieux du détail. Si l'intrigue est aussi fine qu'une aiguille de perfusion, le film convainc bien plus par le côté documentaire ainsi que le combat pour la survie du personnage principal, Ron Woodroof.

Avec des personnages très catégoriques (en même temps les cow-boy texans...), un scénario tout ce qui a de plus linéaire et rédigé sous une plume très classique, le film manque d'ampleurs, de ressorts et de tensions dramatiques de manière générale. Dallas Buyers Club se repose à mon goût trop sur son sujet et surtout l'interprétation de ses acteurs. Le cinéaste mise pratiquement que sur McConaughey tout le long. Si la performance de l'acteur de Killer Joe, ici plus proche de Christian Bale dans The Machinist, est une nouvelle fois incroyable et justement oscarisée, il est bien dommage que rien d'autre n'attire autant la stupéfaction. Auprès d'un Jared Leto époustouflant, lui aussi logiquement oscarisé du meilleur second rôle, l'interprétation donne tout le relief, toute l'émotion à ce scénario trop académique et froid.

La plus grande frustration vient de la mise en scène. Jean-Marc Vallée n'illustre que trop sagement et sans prises de risque son scénario. Si le cinéaste a tout de même le bon goût de ne pas en faire des tonnes dans l'émotion (ce film est très sobre), son académisme est à l'image de celui du script. Rien ne décolle vraiment, ce qui rend ce film à mon humble avis, l'inverse d'Harvey Milk de Gus Van Sant hormis le fait indéniable que les deux films sont portés par deux acteurs au sommet de leur art. Le film de Vallée à un sujet palpitant mais avec une mise en scène figée et platement illustrative. Gus Van Sant quant à lui donnait vie à un scénario très classique, voir parfois ennuyeux, avec une mise en scène poignante, personnelle et virtuose. Le scénario de Dallas Buyers Club a beau être un passionnant combat et avec de touchants portraits de victimes, son classicisme, sa précision documentaire bien trop léchée avait besoin d'un metteur en scène plus engagé, plus culotté et plus ambitieux pour lui offrir une poigne de vie plus marquante qui s'avérait tout de même indispensable avec un tel sujet. Voici sans doute ce qui bloque ce bon film à celui d'un très grand film.

A la fin de la séance, éblouit par l'interprétation, le sujet fort je suis quand même resté un peu sur ma faim, frustré par ce classicisme, même si j'avais vu de manière globale un bon film. Un peu comme pour The Sessions de Ben Lewin l'an dernier, on ne peut pas dire que le film soit loupé, loin de là, seulement qu'il est tout de même trop académique dans tous les sens du terme pour être inoubliable et marquant. Dallas Buyers Club est un film indépendant dans cette catégorie, impersonnel mais qui vaut le coup d'œil pour son sujet et l'interprétation masculine « rayonnante ». Ce serait dommage de ne pas y jeter un coup d'oeil.


Note : 6/10

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