Réalisation :
Jean-Marc Vallée
Scénario : Craig
Borten et Melisa Wallack
Durée : 1 h 55
Distribution :
Matthew McConaughey, Jared Leto, Jennifer Garner, Griffin Dunne
Genre :
Interprétation à oscar.
Synopsis :
En 1986 au Texas dans la
ville de Dallas, Ron Woodroof, un vrai cow-boy de 35 ans vit dans le
sexe, la drogue et le rodéo. Il est diagnostiqué séropositif et
lui reste trente jours à vivre. Révolté par l'impuissance du corps
médical, il fait recours à des traitements alternatifs non
officiel. Au fil du temps, il rassemble d'autres malades en quête de
guérison et forme le Dallas Buyers Club. Seulement son succès gêne
et Ron va devoir se battre face aux laboratoires et aux autorités
fédérales. Le film raconte ce combat de Ron pour une nouvelle
cause, ainsi que pour sa survie.
Dallas Buyers Club
traite une partie de l'Histoire sur les premières tentatives de
traitements contre le VIH à l'époque où la maladie était encore
un sujet très tabou, peu médiatisée et encore catégorisée uniquement aux homosexuels pour la plupart du monde. Le thème est tellement saisissant qu'il
apporte un immense intérêt à ce premier film hollywoodien de
Jean-Marc Vallée. Le cinéaste, reconnu auparavant avec C.R.A.Z.Y,
prend le sujet à cœur avec un sens très professionnel et
minutieux du détail. Si l'intrigue est aussi fine qu'une aiguille de
perfusion, le film convainc bien plus par le côté documentaire
ainsi que le combat pour la survie du personnage principal, Ron
Woodroof.
Avec des personnages très
catégoriques (en même temps les cow-boy texans...), un scénario
tout ce qui a de plus linéaire et rédigé sous une plume très
classique, le film manque d'ampleurs, de ressorts et de tensions
dramatiques de manière générale. Dallas Buyers Club se
repose à mon goût trop sur son sujet et surtout l'interprétation
de ses acteurs. Le cinéaste mise pratiquement que sur McConaughey
tout le long. Si la performance de l'acteur de Killer Joe, ici plus proche de Christian Bale dans The Machinist,
est une nouvelle fois incroyable et justement oscarisée, il est bien
dommage que rien d'autre n'attire autant la stupéfaction. Auprès d'un
Jared Leto époustouflant, lui aussi logiquement oscarisé du
meilleur second rôle, l'interprétation donne tout le relief, toute
l'émotion à ce scénario trop académique et froid.
La plus grande
frustration vient de la mise en scène. Jean-Marc Vallée n'illustre
que trop sagement et sans prises de risque son scénario. Si le
cinéaste a tout de même le bon goût de ne pas en faire des tonnes
dans l'émotion (ce film est très sobre), son académisme est à
l'image de celui du script. Rien ne décolle vraiment, ce qui rend ce
film à mon humble avis, l'inverse d'Harvey Milk de Gus Van
Sant hormis le fait indéniable que les deux films sont portés par
deux acteurs au sommet de leur art. Le film de Vallée à un sujet
palpitant mais avec une mise en scène figée et platement
illustrative. Gus Van Sant quant à lui donnait vie à un scénario
très classique, voir parfois ennuyeux, avec une mise en scène
poignante, personnelle et virtuose. Le scénario de Dallas Buyers
Club a beau être un passionnant combat et avec de touchants
portraits de victimes, son classicisme, sa précision documentaire
bien trop léchée avait besoin d'un metteur en scène plus engagé,
plus culotté et plus ambitieux pour lui offrir une poigne de vie
plus marquante qui s'avérait tout de même indispensable avec un tel
sujet. Voici sans doute ce qui bloque ce bon film à celui d'un très
grand film.
A la fin de la séance,
éblouit par l'interprétation, le sujet fort je suis quand même
resté un peu sur ma faim, frustré par ce classicisme, même si
j'avais vu de manière globale un bon film. Un peu comme pour The
Sessions de Ben Lewin l'an dernier, on ne peut pas dire que le
film soit loupé, loin de là, seulement qu'il est tout de même trop
académique dans tous les sens du terme pour être inoubliable et
marquant. Dallas Buyers Club est un film indépendant dans
cette catégorie, impersonnel mais qui vaut le coup d'œil pour son
sujet et l'interprétation masculine « rayonnante ». Ce
serait dommage de ne pas y jeter un coup d'oeil.
Note : 6/10
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