dimanche 1 février 2015

Les Nouveaux Sauvages ( Relatos Salvajes )



Réalisation et scénario : Damian Szifron
Durée : 2 h
Interprétation : Ricardo Darin, Dario Grandinetti, Erica Rivas...
Genre : Film à sketchs

Six sketchs sur différents pétages de plombs de personnages dans des milieux et des contextes multiples.

Comme souvent les films à sketchs sont inégaux et ces nouveaux sauvages n'échappent pas à la règle ainsi qu'à l'inévitable comparaison aux Monstres de Dino Risi et ses suites. Même si ces derniers sont des classiques dans le genre, ils sont eux aussi inégaux mais intéressants et politiquement incorrects, écrits avec une plume particulièrement corrosive. Ici Damien Szifron est trop vulgaire et grossier pour sortir du divertissement anecdotique même s'il réussit une peinture de l'administration réussie à travers le personnage de l'excellent Ricardo Darin.

Sur les six sketchs on ne peut parler de réussite uniquement pour la moitié. Le premier dans l'avion est simple et d'une irrésistible drôlerie. Le combat des deux conducteurs en plein désert est également bien prenant. Non ce n'est pas le film Duel car c'est un combat plus physique et moins sur l'asphalte que le premier film de Steven Spielberg. Enfin le dernier avec l'artificier interprété par Ricardo Darin, personnage le plus nuancé de tout le film, qui en marre de se faire prendre la voiture à la fourrière. Je vous laisse deviner la suite. On retrouve une certaine habileté comique parfois jouissive mais qui ne surprend que trop peu pour parler de cinéma d'auteur et de film déjanté. Du déjanté anecdotique en soit, c'est à dire pas vraiment du déjanté. Même si quand c'est réussi donc, on reste dans du cinéma inoffensif et uniquement distrayant.

Pour les trois autres, on ne voit que de l'écriture, du travail bâclé même si on ressent l'idée et les intentions de départ honorables de la part du cinéaste. Le sketch dans le bar ne possède que quelques pics d'humour noir trop grossiers pour convaincre et finalement reste totalement vain et inabouti. Celui de l'accident de voiture est loupé et se clôture d'une manière violente et gratuite digne d'une vidéo Youtube. Le dernier sur le mariage est long, lourd et pas vraiment efficace. On retrouve une certaine fadeur dans l'écriture, un peu comme si ces sketchs étaient de trop, juste là pour boucher les trous pour en faire un film de deux heures. De manière générale on ne peut pas parler de film d'auteur car c'est impersonnel et les intrigues sont souvent cousues de fil blanc. L'humour de manière générale est soit bien amené, soit vraiment facile et lourdingue. Pourtant le film a un thème tellement défouloir qu'il est frustrant de voir que ces tentatives n'aillent pas plus loin que la simple superficialité. Cependant cette superficialité n'empêchera pas pour beaucoup de monde d'y trouver son plaisir pour autant devant des situations pareilles. 

Le film a un succès public assez logique car c'est le genre de productions hélas bien trop rares dans le paysage cinématographique depuis des années. Seulement rare ne veut pas dire forcément bon. Les nouveaux sauvages est séduisant par son thème, ses trois bons sketchs ainsi que sa musique inspirée et classe de Gustavo Santaolalla une nouvelle fois. Voilà ses points forts même si l'ensemble est plutôt distrayant. C'est loin d'être excellent, encore moins subtil et il est dommage de commencer par le meilleur sketchs et de finir avec deux mauvais. Je ne pense pas juger sur ma dernière impression pour autant. Comme souvent tout dépend de ce que l'on vient chercher devant ce genre de film car il y a à boire et à manger. Pour ma part, il y avait les deux mais je suis pas assez rationné pour parler de bon film. 


Note : 5  / 10

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